La magie des réseaux sociaux, de l’Internet, des télécommunications, le niveau d’équipements des uns et des autres, tout cet univers permet à ceux qui le peuvent d’être très bien informés, en direct et de bénéficier presque du don d’ubiquité.
Nous sommes de plus en plus partout en même temps et tous à la fois.
Samedi 15 octobre, les Haïtiens intéressés pouvaient suivre en direct le trajet des avions canadien et américain en route pour venir livrer des équipements pour la Police nationale d’Haïti et les préparatifs du concert des retrouvailles du groupe Carimi à Accor Arena, à Paris.
Ici et dans toute la diaspora, informations, rumeurs et partages WhatsApp tiennent tout le monde au courant des mêmes fake news et des mêmes réalités. Tout va vite.
Samedi 15 octobre, c’est en direct que beaucoup de compatriotes ont vécu le triomphe de Carimi, le malaise de Michael Benjamin (Mikaben) et ont appris le décès de ce dernier.
La mort en direct n’a jamais été plus cruelle.
Ce même samedi, à un autre rythme, chaque Haïtien et chaque personne sur la terre intéressée au sort de ce pays ont pu suivre la dégradation continue de la situation d’un pays en agonie.
Contrairement à Mika qui a reçu les soins appropriés, entouré de l’amour et de l’inquiétude de ses amis et du public, on a l’impression croissante que ni les dirigeants, ni les opposants qui rêvent de pouvoir, ni la population et encore moins les amis d’Haïti ne comprennent l’urgence et la gravité de la situation.
Un grand malheur guette Haïti. Un malheur aussi périlleux que celui qui a emporté Mikaben. Nous le vivons en direct. Et comme pour Michael Benjamin, on se demande si c’est vrai et vraiment vrai ce à quoi on assiste.
La mort d’un pays en direct. La mort d’un artiste en direct. La mort dans les deux cas est tout, sauf un spectacle. C’est une grande tragédie.
Source: https://lenouvelliste.com/article/238609/la-mort-en-direct-dun-artiste-dun-pays