30 novembre 2023

Budget 2022-2023: et si on demandait des comptes au gouvernement ?

L’année fiscale 2022-2023 touche à sa fin.

L’année fiscale 2022-2023 touche à sa fin. Le gouvernement selon les informations disponibles a déjà adopté le budget de la prochaine année fiscale qui débute le 1er octobre prochain. Dans l’intervalle, et si on demande des comptes au gouvernement par rapport au budget de l’année fiscale qui se termine ?

On se rappelle que ce budget accordait la priorité aux programmes sociaux du gouvernement avec l’objectif de s’attaquer à l’insécurité alimentaire qui touche presque la moitié de la population haïtienne. Le gouvernement avait fait choix du ministère des Affaires sociales et du Travail comme son bras droit dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. L’institution bénéficiait la plus grosse enveloppe du budget, soit 30.6 milliards de gourdes qui représentaient 11.6% du budget pour l’exercice fiscal 2022-2023.

Avec cette enveloppe, le gouvernement entendait toucher cinq millions d’Haïtiens à travers ses programmes sociaux. A la fin de l’année fiscale, cet objectif a-t-il été atteint ?

Dans un communiqué en date du 19 septembre en cours, le Programme alimentaire mondiale (PAM) a fait état de la persistance d’une situation de faim sévère en Haïti alors que la violence s’intensifie dans la capitale.

Selon le communiqué qui cite des chiffres officiels, 4.35 millions d’Haïtiens sont confrontés à une insécurité alimentaire aiguë entre août 2023 et février 2024, contre 4,9 millions lors de la période d’analyse précédente (mars à juin 2023).  Le communiqué du PAM a toutefois reconnu une légère baisse dans les chiffres sur l’insécurité alimentaire à travers le pays.

Le communiqué a cité la distribution de rations alimentaires, la disponibilité du carburant sur le marché et la stabilité du taux des changes depuis des mois comme des facteurs ayant permis la légère baisse du  nombre de personnes souffrant de la faim dans le pays. Y a-t-il de quoi pour le gouvernement de se réjouir par rapport à l’objectif fixé dans le budget 2022-2023 ? Les résultats obtenus dans la lutte contre l’insécurité sont-ils proportionnels aux 30 milliards de gourdes dépensées par le gouvernement ?

Ces questions sont légitimes quand on sait que cette semaine une ordonnance du juge d’instruction Jean Wilner Morin exige que des personnalités impliquées dans la gestion des fonds destinés aux couches les plus défavorisées du pays soient jugées pour corruption.

Même si les 30 milliards de gourdes seraient dépensées dans la transparence, le dernier communiqué du PAM a démontré que s’attaquer durablement à l’insécurité alimentaire nécessite plus que des actions ponctuelles. Cela demande le rétablissement de l’autorité de l’Etat pour combattre l’insécurité et la corruption à travers le pays. Aucune aide alimentaire ne peut compenser les pertes causées dans le secteur agricole par les exactions des gangs à travers le pays. On peut aussi imaginer la différence que les fonds détournés à la Caisse d’assistance sociale (CAS) pourraient faire dans la vie des personnes du 3e âge, des personnes handicapées ou encore des enfants des rues.

Il est nécessaire que la société apprenne à demander des comptes à ceux qui sont chargés d’exécuter le budget de la

Source: https://www.lenouvelliste.com/article/244659/budget-2022-2023-et-si-on-demandait-des-comptes-au-gouvernement

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